Château de Largentière

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Le Château de Largentière, trônant sur les hauteurs du bourg médiéval, ne se visite pas.

Le château est implanté à mi pente, sur la même rive que le bourg qu'il domine, et à proximité immédiate d'une importante mine médiévale, connue sous le nom de "Baume de Viviers". Construit à la pointe d'un éperon surplombant la rivière, le château pouvait ainsi contrôler le chemin de Tauriers et plus largement les accès nord vers Jaujac et la Souche ou Valgorge. À l'origine, la tour carrée dite « Argentaria » élevée au 12ème siècle par les évêques de Viviers pour à la fois protéger l'exploitation, mettre en sécurité l'argent tiré des mines et aussi affirmer leur propre revendication sur ce revenu attractif face aux prétentions concurrentes d'autres seigneurs, en particulier les puissants comtes de Toulouse dont la forteresse rivale de Fanjau surplombait la ville en rive gauche. Cette tour "argentière" donnera son nom à la ville devenue l'Argentière. On peut distinguer plusieurs étapes dans la construction du château : -La tour "argentière" dont l'existence est attestée en 1210 par un accord entre l'évêque et le comte de Toulouse, devenue par la suite le donjon du château. Cette tour romane se caractérise par ses murs de 3 mètres d'épaisseur appareillés en moellons à bossage, par l'absence de toute ornementation extérieure hors une arcade en plein cintre. L'accès se faisait uniquement au premier étage dont le sol reposait sur une voûte, les étages supérieurs à l'origine sur plancher étant reliés entre eux par un escalier à vis dans l'épaisseur du mur. À son sommet, à plus de 30 mètres, une toiture surbaissée à quatre pans surmontait de larges baies. - une seconde tour est construite à côté (sud) de la tour argentière au début du 13ème siècle par le comte de Toulouse, dont ne subsiste aujourd'hui que le soubassement, en forme de terrasse semi-circulaire en avant de la cour supérieure. Cette tour était liée à une première enceinte enserrant le donjon épiscopal. À la même période deux autres co-seigneurs, Adhémar de Poitiers et Bermond d'Anduze, élèvent deux tours rondes à l'est. Ces deux tours se trouvent alors en avant de l'enceinte castrale dont elles protègent l'accès. Après la fin de la croisade des Albigeois qui soumet le comté de Toulouse au pouvoir du roi de France, l'évêque de Viviers demeure seul possesseur des mines et de l'ensemble castral. -Les évêques Jean de Montchenu et Claude de Tournon renforcent l'enceinte et agrandissent le château à la fin du 15ème siècle, comme en atteste l'inscription datée 1481 qui attribue cette réalisation à "Me Renaud et ses compagnons" Ils intègrent à l'enceinte fortifiée les deux tours jumelles qui surplombent désormais la porte principale, construisent le corps de bâtiment dit "tour pentagonale" qui relie ces tours au donjon. Si la structure est complexe l'ensemble se présente désormais comme un château unique. L'autonomie est accrue par un puits creusé jusqu'au niveau de la rivière. -Après une longue période d'abandon qu'avaient précédé les guerres de religion, le marquis de Brison rachète en 1716 le château aux évêques de Viviers. Ceux-ci vont employer les 144 000 livres provenant de la vente à l'édification de leur nouveau palais épiscopal (l'actuel hôtel de ville de Viviers). Brison remet en état et transforme l'ancienne construction médiévale en une moderne demeure seigneuriale dotée de tous les aménagements l'autorisant à recevoir selon son rang et permettant à sa famille de vivre confortablement : l'enceinte basse est transformée en un perron doté d'un double escalier monumental, deux étages sont élevés au-dessus de l'ensemble reliant les tours jumelles au corps principal et entre elles, la façade principale est transformée et cadencée de larges baies qui éclairent de vastes pièces de réception. Des terrasses sont construites, des jardins agencés, une allée de marronniers permet aux voitures d'accéder de la ville à la cour supérieure, on perce dans son prolongement la route de Tauriers. -La Révolution et l'Empire vont transformer le château en tribunal et prison, ce qu'il restera jusqu'en 1847, ses propriétaires revenus après la Restauration le louant à cet usage. Si cette période comporte peu de modifications architecturales, elle voit la dégradation progressive de l'ancienne demeure. -La ville de Largentière rachète en 1847 le château pour en faire un hôpital. Le bâtiment est agrandi en 1858 par l'élévation de deux étages supplémentaires, d'abord couverts d'une terrasse, puis finalement d'une toiture qui englobe et recouvre le donjon. Celui-ci disparaît alors à toute vue extérieure. Plus récemment des bâtiments annexes sont accolés au château le long de la route de Tauriers et des balcons en ciment ajoutés à la façade sud-ouest la défigurent. -Après avoir pendant 140 ans hébergé son hôpital, le château a été depuis quelques années restitué à la commune.
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Le château ne se visite pas.

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  • Site et monument historique

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  • Patrimoine historique
  • Château

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